Une question fut posée au Shaykh Hammad Ibn Nâsir :
« Question : Ce qui nous est apparue de votre réponse, est que celui qui croit en Allah et Son messager, lorsqu’il dit ou fait ce qui est une mécréance, tout en ignorant cela, vous ne lui donnez pas le statut de mécréant tant que la preuve du message ne lui est pas parvenue…?
Réponse : S’il commet de la mécréance ou du polythéisme (shirk) par ignorance, ou parce que personne ne l’a averti, alors nous ne jugeons pas de sa mécréance tant que la preuve ne lui a pas été établie, mais nous ne le jugeons pas non plus musulman !Nous disons plutôt que son acte est de la mécréance qui désacralise le sang et les biens. Et même si nous ne jugeons pas de la mécréance de cet individu, à cause du non établissement de la preuve, nous ne disons pas non plus « S’il n’est pas mécréant alors il est musulman » mais nous disons que son acte est bien celui des mécréants, mais l’affirmation du jugement de mécréance sur cette personne est restreinte à l’établissement de la preuve. Ainsi, les savants ont évoqué au sujet des gens de la rupture qu’ils seront éprouvés sur la terre du jugement, et ils n’ont pas fait de leur jugement celui des mécréants, ni celui des pieux »
(Source : ad-Dourar as-Saniyyah, volume 10, pages 136-137)
*La parole du Shaykh rejoint exactement celles des Imams Ibn Taymiyah, Ibn Al Qayyim, Mouhammad Ibn ‘Abd Al Wahhâb…, qui font une distinction entre le nom et le jugement. Le fait qu’une personne soit polythéiste ou pratique une religion autre que l’Islam implique forcément qu’elle n’est pas musulmane, et donc, qu’on lui applique les jugements des mécréants, cependant, nous n’attestons pas de sa mécréance de manière précise avant l’établissement de la preuve, mais ceci ne veut pas dire que cette personne est musulmane.
En d’autres termes, elle est forcément mécréante dans ce bas-monde, mais son sort dans l’au-delà dépendra de l’établissement de la preuve.
Et on voit donc le grand égarement de certains de nos contemporains qui prennent les propos généraux de nos savants pour affirmer l’islam des associateurs sous prétexte que la preuve ne serait pas établie sur eux, or ceci est un égarement menant à la mécréance, qui est le fait de ne pas excommunier les mécréants sur lesquels l’unanimité est établie quant à leur mécréance.
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